Temps opératif et temps existentiel
Résumé
I. Le temps opératif apparaît comme un dépassement "cinétique" de la méthodologie saussurienne : (a) Par une radicalisation de l'insertion du linguiste dans l'activité humaine : exigence phénoménologique qui aura un prolongement existentiel ; (b) Par une systématisation génétique de l'organisation linguistique. Saut épistémologique de la notion de "mécanisme de la langue" à la langue comme "Mécanique" - non plus cosmologique mais anthropologique, parce que produisant des significations.
II. Dès lors, la réalité du temps opératif exclut à la fois d'en faire un simple moyen d'analyse, une fiction théorique, et d'y voir le temps empirique du discours. Temps ordinal et non métrique, il faut le rapporter pratiquement (en tout locuteur) à l'actualisation de la langue en discours et théoriquement (dans le travail du linguiste) à l'actualisation des positions que l'on peut prendre sur la cinétique de la langue - réalité potentielle.
III. Tendue entre puissance et acte, l'opérativité linguistique est donc sous-tendue par un temps qui définit un Instant fondant corrélativement le Sujet (actualisation de virtualités) et l'ouverture temporalisatrice de l'expérience humaine.
Pour citer cet article
Référence papier
André Jacob, « Temps opératif et temps existentiel », Cahiers de praxématique, 7 | 1986, 19-27.
Référence électronique
André Jacob, « Temps opératif et temps existentiel », Cahiers de praxématique [En ligne], 7 | 1986, document 2, mis en ligne le 01 janvier 2015, consulté le 19 avril 2024. URL : http://journals.openedition.org/praxematique/3504 ; DOI : https://doi.org/10.4000/praxematique.3504
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